« Devant Moi Paris La Cajoleuse Se Languit »

Après une période plus ou moins égale à la gestation d’une panthère (et quasiment celle d’une baleine bleue de mon côté) soit environ 90 jours, le kiwi reprend (enfin) du poil de la bête.

Là vous êtes sûrement en train de vous dire « mais qu’est-ce que c’est que ce titre? » et vous avez tout à fait raison. Sous cette phrase énigmatique (et ridicule) se cache en fait une chanson extraite (entre autres) de la revue « Bonheur » du Lido. Le cabaret faisait partie de ma liste « to do » (à côté de choses plus improbables comme avoir un lion apprivoisé ou savoir cuisiner correctement  une omelette norvégienne) et j’ai récemment pu cocher la case correspondante (oui je fais des cases sur mes listes – les cocher me procure une joie inestimable).

Découverte donc de cet univers particulier qui avait piqué ma curiosité. Ce soir-là, 22h45, me voilà partie, vêtue d’une robe de soirée adéquate, direction les Champs Élysées pour assister à cette vingt-sixième revue du fameux Lido. Celle-ci se joue deux fois par soir (à 21h30 et 23h30) et l’on peut également profiter de l’heure et demi de spectacle en dégustant les plats du grand Philippe Lacroix (les menus font vraiment saliver, les prix forcément moins). Nous nous sommes « contentés » de LA bouteille de champagne Lido administrée à chaque table (soit une demi-bouteille chacun, ce qui est respectable pour un jeudi soir).

L’entrée dans la salle clinquante se fait sous les « bonsoir » aimables des serveurs qui nous conduisent à cette fameuse table d’où nous avons une vue latérale sur la scène. Très vite, la salle se remplit de couples un peu pompeux, de groupes d’amis curieux (dans une moindre mesure) mais aussi de pas mal de touristes évidemment (ça parle espagnol et anglais à qui mieux mieux). Même la meneuse de revue qui chante « Ce soir, bienvenue au Lido » est allemande. De toute façon, lorsque les lumières s’éteignent, le voyage peut commencer (cette phrase est d’une niaiserie propre à l’ambiance générale à ce moment-là).

Costumes innombrables, plumes et paillettes, décors grandioses… Tout y est. C’est TROP mais apparemment on le sait, on est venu pour ça. Au début ça fait un peu mal aux yeux, en plus il est presque minuit, et on a du mal à rentrer dans le truc. Puis, cela se fait finalement assez naturellement, tout semblant s’enchaîner parfaitement : des toits de Paris aux temples indiens (j’insiste ici sur le « semblant »), des acrobates contorsionnistes au cavalier qui fait du dressage en passant par les patineurs artistiques… Notons même l’atterrissage d’un avion! En bref, des artistes et une énorme machinerie mis à contribution, ou le mot « divertissement » incarné devant nous. Je dois avouer que j’ai été assez surprise par la variété des mini-shows qui se sont présentés à nous, je m’attendais plus ou moins à de la danse de cabaret en permanence.

D’ailleurs, les danseurs et danseuses (O.D.I.L., Lido, une danseuse – tout ça) ont un corps à rendre jaloux toutes les autres personnes présentes dans la salle. Mais le plus incroyable c’est qu’à chaque tableau, bien que tu te retrouves à regarder gesticuler une vingtaine de #meufbonnes qui ont moins de centimètres carrés de fringues que de plumes autour de la tête, TOUT EST NORMAL. L’excentricité et la (quasi)nudité sans la vulgarité, en somme. C’est aussi et surtout ça le cabaret parisien. Et ça plaît ! -cette machine dure depuis 1946.

Sinon, à propos de plumes, notre nouvelle mascotte, achat témoin de notre amour enfantin du poil hirsute et des kiwis, est sur Facebook (ouais, on est trop des meufs 2.0).

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