Is there a reason why you call me trash?

Cela fait un peu trop longtemps qu’on ne vous a pas bassiné avec des machins psychotiques et semi-dépressifs ici. Gros coup de chance j’ai trouvé de quoi vous rassasier. Comme je suis super conventionnelle comme fille et avec un manque total d’originalité il me semble opportun dans ce cadre précis de vous parler des Singapore Sling. Dont les tatapoum sonores donnent autant mal à la tête après une écoute prolongée au casque -masochisme cinglant- que l’abus de cocktails du même nom.

Volontairement, pour vous embobiner d’une manière aussi magistrale que pathétique, vous pensez désormais que pour affronter cette horde d’islandais, la boîte de doliprane vous sera nécessaire. Or il n’en est rien. C’est même nettement moins excessif que du Suicide par exemple. Cependant comme toute musique à relans psychotiques, l’excès n’est jamais bon pour les maux de tête et produit un effet hangover assez incroyable. Mis à part tous ces particularismes apparentés à des défauts par certains, la musique de Singapore Sling se situe idéalement entre les Cramps, Suicide (notamment sur le dernier album), les Jesus and Mary Chain et le Velvet Underground. Les références transpirent tellement qu’on les distingue rapidement. Ce n’est en rien une contrariété car malgré tout, Singapore Sling innove sur les illustres prédécesseurs que j’ai pu citer -avec des petits claviers discrets de temps en temps par exemple. Une fois n’est pas coutume -il est particulièrement affligeant comment à à peine 19 ans je fais déjà dans le sectarisme musical- le son est plus psyché.Du psychédélisme teinté de psychotisme. Voilà en gros la recette idéale mijotée par les Singapore Sling. Une rencontre au sommet en clair.

Le terme psychotisme n’est pas utilisé sans raison -faut pas croire que je mets des mots comme ça pour le plaisir non plus quand même-, en effet, de par sa définition, le psychotisme définit un état d’hostilité, une tendance à l’impulsivité et des difficultés à contrôler son comportement. Soit exactement l’effet produit par la musique du groupe de ce foldingue de Henrik Bjornsson. Fait encore plus drôle s’il en est, pour certains psychiatres, ce trait de personnalité serait du à un excès de testostérone, ici rattachable à la voix outrancièrement grave et d’appel au sexe -pardon aux âmes sensibles égarées sur ce site transitaire- d’Henrik Bjornsson, dans un phrasé mi-parlé, -mi-chanté qui fait mouche. Et pour conclure le paragraphe sexuel de ce groupe, j’ajouterais que leur nom provient non pas du cocktail cité auparavant mais d’un obscur film probablement réalisé par un pervers à vocation artistique grec intitulé par la plus grande des coïncidences Singapore Sling.

That said on ne s’étonnera pas du titre du dernier de leur album: « Perversity, Desperation and Death ». La vie en 3 étapes par les islandais n’est pas franchement empreinte d’un grand positivisme mais n’est jamais entaché de la moindre vulgarité. Le groupe est par ailleurs auteur de 3 autres albums et ceci dans la lose la plus parfaite qui n’est pas pour rappeler un certain Brian Jonestown Massacre -avouez ça faisait longtemps que j’avais pas réussi à placer leur nom quelque part-, pas si étonnant que ça lorsque l’on sait qu’ils ont été leur première partie aux États-Unis. Toujours ce fameux microcosme dont il est difficile de sortir. Ils sont également responsables d’un Best Of intitulé The Curse, The Life, The Blood en écho aux titres des 3 albums compilés ici, à savoir The Curse Of Singapore Sling, Life Is Killing My Rock’n'roll et Taste The Blood Of Singapore Sling. L’objet est idéal pour faire le tour de la question sans creuser des trous dans l’arrière du jardin. Du larsen en veux-tu en voilà, suffisamment efficace pour réveiller n’importe quelle tarte -ATTENTION: je ne garantis que l’efficacité de cette action, pas les conséquences d’ordre violent qu’elle peut entraîner.

C’est de la folie furieuse à haute dose addictive. Et si je suis là pour donner mon point de vue, je dirais que leur dernière galette -trouvable sur Spotify- est la meilleure. Vous trouverez également une reprise des Monks totalement dénaturée de « I Hate You ». Des moines qui passent par la passoire Shoegaze, surprenant mais réussi.

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